Prière en temps d'épidémie

Homélie 5ème dimanche de Pâques

Bien aimés frères et sœurs dans le Christ !

Le cinquième dimanche de Pâques par la thématique des textes liturgiques nous prépare à l’éventualité de la séparation prochaine de Jésus ressuscité d’avec ses disciples. Il n’est plus présent physiquement au milieu d’eux. Mais ces fréquentes apparitions avaient le mérite de raviver leur foi et de les fortifier. Dans ce discours aux airs d’adieu tiré de l’Evangile de saint Jean, Jésus fait une promesse à ses amis. Celle d’aller leur préparer une place auprès du Père. Et de revenir les prendre par la suite afin que là où il sera, eux aussi soient avec lui. Cette promesse est encore valable aujourd’hui. C’est elle qui nourrit notre espérance dans ce monde présent, monde au sein duquel nous sommes en pèlerinage. La vie avec le Ressuscité ouvre sur la vie éternelle, dans la pleine communion avec Dieu. Et c’est le Ressuscité qui nous conduit dans cette communion totale avec Dieu. Il se présente à nous comme le Chemin, la vérité et la vie. Nul ne peut entrer dans cette communion divine sans passer par lui.

Rappelons-nous que le dimanche dernier, Jésus se présentait à nous comme le Bon Berger, qui entre dans la bergerie par la porte et qui connait ses brebis. C’est par lui en effet que nous avons accès au Père, à la vie divine. Désormais c’est vers cette réalité que nous sommes tendus, car c’est bien cela le but ultime de toute notre vie : Vivre dans la communion divine parfaite avec Dieu. Jésus aujourd’hui réitère cette promesse à chacun de nous, en raison de la nouvelle identité qu’il nous acquise par sa mort et sa résurrection. Nous sommes à présent une descendance choisie, un sacerdoce royal, une nation sainte, un peuple destiné au salut.

C’est pourquoi, nous nous devons d’entrer dans la construction de la demeure spirituelle en étant de véritables pierres vivantes et agissantes. Et c’est cela le sens du service que la première lecture nous invite à intégrer dans notre vie de chrétien. Le Seigneur part nous préparer une place. Nous ne devons pas rester oisifs en attendant ce jour. Nous devons chacun en ce qui le concerne s’investir non seulement dans le service de la Parole pour faire connaître Jésus et l’Evangile, mais nous investir par ailleurs à la table de la charité pour le compte de nos frères et sœurs marginalisés, nécessiteux, et souffrant d’un quelconque mal. Le service de la charité ne doit pas être de vue dans notre humanité où l’individualisme et l’égoïsme sont désormais établis en normes de vie. On ne peut prétendre faire partie du sacerdoce royal, de la nation sainte sans avoir une option préférentielle pour les pauvres. Nos sociétés humaines ont davantage besoin de notre charité, de notre sens du service pour lui donner un visage nouveau et transfiguré.

N’ayons donc pas peur de nous engager dans notre communauté paroissiale. Soyons donc des pierres vivantes au sein de notre Eglise où chacun de nous est utile et a une place.

Père Cyrille